Le jeune et talentueux chef Teodor Currentzis ne laisse jamais indifférent. Perfectionniste et exigeant, il ne connaît pas les horaires de travail et a réuni autour de lui des artistes qui partagent ses idéaux. Lors de cette soirée exceptionnelle, il dirigera sa formation MusicAeterna sur instruments baroques et ses chœurs de l’Opéra de Perm.
The Indian Queen est la dernière œuvre scénique de Henry Purcell qu’il ne put achever avant de mourir. Son jeune frère Daniel termina ce semi-opéra, basé sur une intrigue flamboyante qui inspira à l’illustre compositeur quelques-unes de ses musiques les plus belles.
La version présentée à Genève est celle que le metteur en scène américain Peter Sellars, a conçu en 2013. Sellars a supprimé les ajouts du frère de Purcell et a rajouté d’autres pièces célèbres du compositeur anglais telles que O Solitude ou Music for a while. Il a également profondément bouleversé le livret original de John Dryden en utilisant des textes, mis en musique, de Katherine Philips et de George Herbert, entre autres, ainsi que ceux d’une romancière nicaraguayenne contemporaine, Rosario Aguilar.
Le propos se veut plus politique. Il s’agit désormais d’une vision de la Conquista, vue du côté des femmes ainsi qu’une bouleversante histoire d’amour. En toile de fond, un conflit imaginaire entre les Aztèques et les Incas, une histoire d’amour impossible entre la reine des Aztèques et un général Inca. Dans cette version, Sellars revient à l’origine du mythe de cette histoire précolombienne de Roméo et Juliette.