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Yellen (Fed) marque des points avant la fin de son mandat

22.09.2017 - 16:56
Dès ses premiers jours à la tête de la Réserve fédérale, Janet Yellen a essuyé des critiques du Parti républicain pour qui la politique monétaire ultra-accommodante mise en oeuvre par son prédécesseur menaçait de conduire le pays à la ruine.

A un peu moins de quatre mois de la fin de son mandat, l'incertitude demeure sur sa reconduction ou non - la décision en revient au président Donald Trump - mais elle a indéniablement marqué des points.

La banque centrale américaine a relevé ses taux plus rapidement que ce que les marchés anticipaient et, mercredi, elle a annoncé qu'elle commencerait en octobre à réduire son imposant bilan. Dans l'intervalle, les Etats-Unis ont retrouvé le plein emploi et l'inflation reste sage.

Ses détracteurs comme les intervenants des marchés financiers voient monter la cote de sa présidente.

"Je suis content de voir qu'on y est enfin arrivé, cela faisait longtemps que je demandais cela à la Fed, en public et en privé. On verra si c'est vraiment la fin d'une époque", a déclaré Bill Huizenga, un ténor républicain de la commission des services financiers de la Chambre des Représentants qui prône un plus grand encadrement de la politique monétaire.

Janet Yellen s'y oppose, estimant que les options de politique monétaire de la Fed s'en trouveraient réduites.

Interrogé par Reuters, Bill Huizenga a dit "bien aimer" la patronne de la Fed mais a ajouté espérer que la Maison blanche "examine en détail son bilan", une façon de marquer son désaccord avec sa reconduction pour un deuxième mandat.

Le mandat de quatre ans de Janet Yellen, première femme à diriger la banque centrale américaine, expire début février.

LES PARIS VONT BON TRAIN

Après avoir vertement critiqué Yellen pendant sa campagne électorale, Trump a modéré son propos et laissé filtré peu d'indices sur la décision qu'il aura à prendre.

"Je respecte beaucoup la présidente Yellen. Je l'aime bien et je la respecte mais je n'ai pas encore pris ma décision. Je crois que le pays va bien", s'est borné à dire le président la semaine dernière devant la presse.

Sur Predictit.org, un site de pronostics financiers, la cote de l'ancien gouverneur de la Fed Kevin Warsh a aussi monté. Les traders paient actuellement 30 cents pour des contrats qui leur assureraient un gain d'un dollar si Yellen est reconduite.

Le choix de Warsh rapporterait 30 cents. L'ancien banquier de Wall Street, gouverneur à la Fed entre 2006 et 2011, a pour lui d'avoir critiqué le programme de rachats d'actifs lancé par Ben Bernanke, le prédécesseur de Yellen, en mettant en avant le risque d'un dérapage inflationniste. Ce reproche a été maintes fois repris par le camp conservateur mais la menace ne s'est jamais matérialisée, et Yellen a réussi à stopper sans heurts la politique dite d'assouplissement quantitatif.

Un temps pressenti, Gary Cohn, l'ancien président de Goldman Sachs devenu le principal conseiller économique de Donald Trump, a vu son étoile pâlir depuis qu'il a critiqué la réponse de son mentor aux récentes violences de Charlottesville, en Virginie. De 48 cents au milieu de l'été, sa cote sur Predictit.org est tombée à 15.

Favori de nombreux républicains, John Taylor, professeur d'économie à l'Université de Stanford, ne vaut pas plus que deux cents sur Predictit.org, autant que l'économiste Glenn Hubbard de la Columbia Business School.

"De manière générale, je pense qu'un faucon est préférable à ce poste plutôt qu'une colombe", a déclaré Huizenga qui, tout en disant ne pas avoir été consulté par la Maison blanche ni avoir suggéré des noms, a ajouté : "Je serais très à l'aise avec John Taylor."

Le point faible de Yellen pourrait être son soutien affiché à la régulation bancaire mise en place après la crise financière et que les républicains entendent assouplir, voire abroger.

Avec le vice-président de la Fed Stanley Fischer qui a annoncé sa démission pour la mi-octobre, "ce n'est pas une mais deux nominations auxquelles la Maison blanche devra procéder", souligne Michael Gapen, chef économiste de Barclays pour les Etats-Unis qui ne croit pas à un deuxième mandat pour Yellen.

"Peut-être qu'un ticket avec Warsh comme président et Hubbard comme vice-président aurait une bonne chance", spécule-t-il. "Mais si on veut quelqu'un qui continue de normaliser en douceur la politique monétaire, elle (Yellen) sera à considérer."

(Ann Saphir à Washington et Jonathan Spicer à New York, avec la contribution d'Angelika Gruber à Zurich, Véronique Tison pour le service français)

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