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Immobilier de bureaux : "Halte au french bashing !"

07.03.2017 - 14:51
Deuxième marché européen de l'investissement en immobilier de bureaux après Londres, Paris doit miser sur la net économie et devenir une incontournable "tech city" pour s'imposer dans la "compétition féroce" qui règne entre métropoles, selon une étude.

Un "bon niveau général de performance, un niveau élevé d'investissements, de récentes réformes en faveur de la compétitivité et de la simplification": la région Paris Ile-de-France dispose de "solides atouts", selon une étude publiée mercredi par l'Observatoire régional de l'immobilier d'entreprise en Ile-de-France (ORIE).

Avec son immense parc de 52,8 millions de m2 de bureaux, c'est la 5e métropole mondiale à attirer le plus d'investissements créateurs d'activité et d'emploi, derrière Londres, Shanghai, Hong Kong et New York, selon le Global Cities Investment Monitor 2017.

Et alors qu'avec le Brexit, le Royaume-Uni pourrait perdre le passeport européen, l'Ile-de-France espère attirer une partie des "10.000 à 20.000 emplois dans les services financiers de haut niveau" qui pourraient se relocaliser en zone euro, dit le conseiller régional Franck Margain (Chrétiens démocrates), commentant l'étude.

Toutefois il existe un "décalage majeur et persistant" entre la réalité de l'attractivité de ce marché de bureaux "mature, transparent, aux coûts compétitifs et très internationalisé", offrant des rendements de 3% à la fin 2016, et "les perceptions", juge l'ORIE, qui dit: "halte au french bashing !".

Investissements historiques

En effet, "si l'implantation des centres de recherche de Cisco et Facebook sont des signes très positifs, à l'international, la France n'a pas une image +pro-business+ et souffre de nombreux clichés", dit M. Margain.

Ainsi le dialogue social "n'est pas compris", affirme-t-il, faisant valoir que "la CGT signe 85% des accords d'entreprise, les forces syndicales françaises sont efficaces et la négociation sociale est extrêmement vivante".

Créé en 1986, l'ORIE rassemble les acteurs du marché de l'immobilier d'entreprise francilien, du privé (aménageurs, promoteurs, investisseurs, experts, conseils en immobilier d'entreprise, utilisateurs) comme du public (État, collectivités territoriales).

L'an dernier, 19,6 milliards d'euros ont été investis dans la région francilienne, un des trois plus hauts montants historiques jamais enregistrés, selon Immostat. Ces capitaux ont été captés à 80% par les bureaux, 12% par les commerces et 8% par les entrepôts et locaux industriels.

Quant aux entreprises qui louent des bureaux, elles offrent une large palette de secteurs d'activité où les services financiers/assurances et l'industrie prédominent légèrement, toujours selon l'étude, publiée à l'approche du salon Mipim de l'immobilier d'entreprise (14-17 mars) à Cannes.

Pour l'observatoire, dans une compétition "de plus en plus féroce", les villes qui se distinguent sont celles qui misent sur l'innovation et les technologies de l'information et de la communication.

'Marketing plus offensif'

Ainsi l'Ile-de-France doit-elle s'efforcer de "devenir une tech city incontournable" et, pour cela, développer une offre immobilière cohérente tournée vers les start-up. Et ce, dit l'ORIE, en évitant "la dispersion des projets immobiliers" qui leur sont dédiés et en assouplissant le cadre juridique pour favoriser la sous-location, "un réel besoin" des start-up.

La région doit aussi renouveler son parc, notamment grâce à la dynamique du Grand Paris, et renforcer la production d'une "offre immobilière de qualité, aux standards internationaux", dans les quartiers d'affaires pour attirer les grands groupes.

Avec des locaux neufs ou restructurés ne représentant que 15% de l'offre disponible début 2017 (source CBRE), cette production est en effet insuffisante, selon l'étude pilotée par Cécile de Guillebon, responsable de l'immobilier chez Renault-Nissan, et Aurélie Lemoine, directrice de la recherche du cabinet de conseil CBRE.

Si l'exonération de taxe sur la création de locaux à usage de bureaux, de locaux commerciaux et de locaux de stockage (TCBCE) pour les surfaces démolies et reconstruites "va dans le bon sens", l'ORIE souhaite aussi voir assouplies les conditions de résiliation des baux commerciaux.

Et ce afin de faciliter la réalisation de travaux de rénovation lourde ou de restructuration, difficiles à mener en site occupé.

Ces mesures doivent aller de pair avec "un marketing territorial efficace et plus offensif", car l'image est le point faible de l'Ile-de-France, identifié dans les classements internationaux.

 

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