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Commentaire de marché - Actualités d’AXA IM: le protectionnisme menace le potentiel de financement externe des États-Unis

09.03.2017 - 12:17
Les mesures protectionnistes annoncées par le président des États-Unis, Donald Trump, pour stimuler l’économie nationale pourraient menacer le financement externe de la dette américaine. C’est l’opinion défendue par Josef Braml, spécialiste des États-Unis à la Deutsche Gesellschaft für Auswärtige Politik (Société allemande pour la poli-tique étrangère) qui, à l’invitation d'AXA Investment Managers, s'est risqué à considé-rer les perspectives de la superpuissance lors du congrès des professionnels de la gestion des fonds qui a eu lieu à Vienne.

Trump a entre autres demandé «d’acheter américain et d’embaucher américain». Le nouveau locataire de la Maison Blanche croit de toute évidence qu’avec ses déclarations de guerre protectionnistes, il peut imposer à ses partenaires commerciaux des renégociations en tous genres, parce que ces derniers auraient plus à gagner du libre-échange que les États-Unis. Mais cette tactique est à double tranchant, y compris pour Trump lui-même. «Il brandit la menace de taxes compensatoires et d’autres mesures protectionnistes. Or, si les partenaires commerciaux des États-Unis ne se laissent pas faire, il devra bel et bien les mettre à exécution pour rester crédible auprès de ses électeurs sur ce thème clé» selon Braml.

Le spécialiste des États-Unis prévoit une nette restriction du financement externe de la dette américaine si Trump concrétise ses intentions. «Ce n’est que grâce au libre-échange, en particulier grâce à un excédent commercial, donc au déficit du commerce extérieur des États-Unis, que des pays comme la Chine et l’Allemagne peuvent générer des réserves de devises qu’ils réinvestissent ensuite aux États-Unis – et ainsi financer la dette de la super-puissance» explique l’expert.

La dette totale du budget des États-Unis est d’ores et déjà alarmante. Elle a doublé depuis la crise économique et financière de 2007/2008 et s’élève actuellement à 19 milliards de dollars. La dette de l’État fédéral financée par des emprunts d’État sur les marchés financiers atteint aujourd’hui à elle seule les trois quarts (74%) de la performance économique (PIB).

«D’un point de vue historique, la situation est déjà préoccupante si on la compare à la moyenne de 39% sur les 50 dernières années», selon Josef Braml.

En parallèle, il faut s’attendre à une perte de recettes fiscales. En effet, il est probable que le nouveau président des États-Unis ne pourra faire adopter ses projets d’investissement au Congrès que s’il promet à sa majorité républicaine des allègements fiscaux pour les entre-prises et de la déréglementation.

Compte tenu de cette situation, il ne reste à Trump que deux possibilités pour réduire la dette financée par l’étranger: l’inflation et la dépréciation du dollar. «Toutes deux peuvent être provoquées par l’assouplissement quantitatif de la banque centrale américaine. En choisissant les banquiers centraux, et notamment le successeur de la présidente de la Fed, Janet Yellen, le président peut également s'assurer que la planche à billets tournera encore plus.»

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