L’indice sur l’état financier des plans de pension suisses que le consultant Willis Towers Watson publie chaque trimestre prend pour référence les normes comptables internationales IAS (International Accounting Standards). Il donne ainsi un aperçu général de l’évolution de l’état financier des plans de pension de trimestre en trimestre au lieu de se fonder sur le degré de couverture utilisé comme référence typique en Suisse.
Démarrage réussi en 2017
«Les plans de pensions suisses ont repris des couleurs au dernier trimestre grâce aux bonnes performances boursières et cette embellie ne manquera pas de réjouir les entreprises fondatrices. Cependant, les taux d’actualisation restent toujours près du plancher historique en Suisse, ce qui pèse sur les bilans IAS de nombreuses entreprises», rappelle Guillaume Hodouin, responsable du département Retirement Solutions chez Willis Towers Watson à Lausanne. «Il existe toujours des entreprises sur le marché qui prennent des mesures en vue de limiter et de réduire leur exposition dans le bilan IAS», ajoute-t-il.
De janvier à mars, les rendements obligataires ont baissé d’environ 5 pb par rapport au dernier trimestre, ce qui a entraîné une légère hausse des passifs de prévoyance. Cette baisse des rendements obligataires a été plus que compensée par la performance positive des actifs au premier trimestre. Le rendement issu des catégories d’actifs détenues par une caisse de pension suisse type a été de 2.4% durant le dernier trimestre (tel que représenté par l’indice Pictet LPP-40 plus). Au total, ceci a conduit à une augmentation de l’indice des caisses de pension de 1.3 points de pourcentage à 98.1%.
Les plans de pension doivent s’attendre à voir s’accroître les risques baissiers
«La politique monétaire reste libérale malgré le récent relèvement des taux par la Fed qui sera sans doute suivie par d’autres sous peu. Combinée avec les allègements fiscaux, elle devrait permettre à l’économie mondiale de générer une légère croissance, de sorte que l’inflation va sans doute redémarrer dans les pays industrialisés au cours de deux prochaines années. La forte performance du dernier trimestre en Suisse confirme l’effet stimulant de cet environnement positif. Cependant, la politique économique mondiale est hypothéquée par de nombreuses incertitudes. Il semble peu probable que l’appréciation boursière puisse se poursuivre au rythme observé ces derniers temps. Il faudra donc intégrer une perspective baissière dans les décisions d'investissement prises sur différents horizons de temps », préconise Jérôme Franconville, responsable du conseil en investissements chez Willis Towers Watson en Suisse.