Malgré la richesse de son histoire artistique, malgré la vitalité de sa scène créative et malgré l’accélération de la croissance économique en 2017, les enchères ne décollent pas en Espagne. Au terme de l’année 2017, le résultat espagnol affiche une baisse de -5 % comparé à l’exercice précédent. Le chiffre d’affaires annuel s’est
établi à 16,5 m$, de bien maigres recettes pour près de 5200 oeuvres d’art vendues, alors que le marché italien affiche un résultat de 172,5 m$ et que la France a vendu pour plus de 783 m$ d’oeuvres l’an dernier.
Mais le chiffre le plus alarmant est celui-ci : 56 % d’oeuvres sont invendues en Espagne, un ratio inquiétant puisqu’il est nettement au-dessus de la moyenne occidentale (34 %). Plus d’une oeuvre sur deux mises aux enchères reste donc invendue, ce qui révèle une inadéquation entre une offre souvent peu qualitative et une demande peu active1. Dans le contexte actuel, de nombreux collectionneurs espagnols cherchent à se séparer de leurs oeuvres sans y parvenir, car le marché de l’art est véritablement en crise.