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Banques suisses privées et de détail : la taille ne garantit pas à elle seule le succès

09.02.2022 - 10:00
La place financière suisse vient de traverser trois années de bouleversements. Dans sa dernière étude « Private Banking and Retail Banking Market Insight », PwC Suisse examine les deux plus grands secteurs bancaires du pays et fournit des estimations de la rentabilité, des volumes de ventes, ainsi que des facteurs de revenus et de coûts en s’appuyant sur les rapports financiers les plus récents des années 2018 à 2020.
  • Les grandes banques privées enregistrent un RORE opérationnel de 38 % en 2020 et augmentent leur volume moyen de ventes en continu
  • Les banques de détail se montrent résilientes malgré des taux d’intérêt bas, mais ne génèrent pas de RORE opérationnel important
  • Les petites banques souffrent de coûts de personnel conséquents et profitent peu de marges de résultat d’exploitation élevées
  • Les marges bénéficiaires opérationnelles de diverses succursales suisses des grandes banques européennes ont diminué de 50 % entre 2018 et 2020


Plus la banque privée est grande, plus elle réussit

Malgré une situation difficile du marché, en 2020, les grandes banques privées ont pu augmenter leur volume de ventes à une moyenne de 271 milliards de francs grâce à un afflux net élevé d’argent frais. Le RORE opérationnel (return on required equity capital), à 38,1 %, est lui aussi bien au-dessus de celui des petites et moyennes banques privées. Ceci s’explique par de fortes identités de marques, une présence internationale et des portefeuilles de services différenciés. Ces évolutions vont se perpétuer à l’avenir et feront davantage prospérer les grandes banques privées, indépendamment des événements du marché financier. Les petites et moyennes banques privées, en revanche, n’ont pas réussi à suivre la cadence des grandes banques, surtout pendant l’année de pandémie de 2020, et ont enregistré un afflux net d’argent frais d’une ampleur modérée. Notamment les banques de taille moyenne ont connu entre 2018 et 2020 une détérioration continue du RORE opérationnel, qui a atteint en moyenne 10,5 %, en raison des marges bénéficiaires opérationnelles en baisse.  

Les banques de détail augmentent les volumes de ventes en continu

Dans le secteur du commerce de détail, cet écart est à peine perceptible, comme on le constate auprès des banques privées. Le RORE opérationnel est resté relativement stable au cours des années étudiées, et ce dans les trois ordres de grandeur. Néanmoins, lorsque la volatilité était faible, les banques de détail ont pu augmenter leur volume de ventes en continu pour atteindre en moyenne 148 milliards de francs (grandes banques de détail), 31 milliards de francs (établissements moyens) et 4,5 milliards de francs (petites banques de détail). Outre un fort positionnement sur le marché, c’est aussi la plus faible part des actifs sous gestion (AuM) dans le secteur bancaire de détail qui a joué un rôle ici, induisant une plus faible dépendance du marché financier mondial. Les parts d'actifs sous gestion sont justement un facteur primaire de croissance pour les grandes et moyennes banques, avec un taux AuM de 50-60 %. Les petites banques de détail sont plus dépendantes du secteur hypothécaire et c’est principalement par ce biais qu’elles génèrent leur croissance de ventes. « Au cours des années à venir, ces évolutions vont se poursuivre », explique Martin Schilling, Directeur des Deals Financial Services – Asset & Wealth Management chez PwC Suisse. « En tout cas, les grandes banques de détail vont à long terme dépasser les plus petites banques, car leur plus large gamme de prestations et une plus grande portée leur permettent d’accroître davantage leur volume de ventes. » 


Une marge de résultat d’exploitation élevée est peu utile aux petites banques

Aussi bien dans le secteur privé que de détail, les grandes banques enregistrent une marge de résultat d’exploitation plus faible, en raison de leur part généralement plus élevée de clients professionnels. Sur la période observée, leur marge variait entre 57 et 62 points (banques privées) et 68 et 75 points (banques de détail) par rapport au volume de ventes. Néanmoins, les petites banques privées et de détail ne parviennent à tirer que peu d’avantage des marges plus élevées, car elles ont les coûts de personnel les plus élevés sur le volume de ventes. À cela s’ajoute le fait que les petites banques de détail, en raison de leur modèle commercial, doivent déposer une part de fonds propres plus élevée que les plus grands établissements, ce qui diminue encore leur RORE opérationnel. Toutefois, l’étude démontre également que les coûts de personnel sont restés constants dans le secteur de détail sur la période d’observation, ce qui indique un environnement commercial stable et prospère. 

Les banques privées luttent avec un Cost-Income-Ratio plus élevé

Au cours des trois dernières années, le Cost-Income-Ratio (CIR) des banques privées était nettement plus élevé dans tous les ordres de grandeur que celui des banques de détail. Les banques privées de taille moyenne indiquaient même une aggravation continue du CIR de 79 % à 86 % en moyenne. Les antennes suisses des grandes banques européennes ont été particulièrement touchées, avec une marge bénéficiaire opérationnelle qui a chuté de moitié entre 2018 et 2020. En revanche, les petites et moyennes banques de détail ont obtenu des résultats au-dessus de la moyenne, avec des CIR nettement plus bas de 51 ou 53 %, et ont affiché une efficacité élevée. 


À propos de cette étude

L’étude « Private Banking and Retail Banking Market Insight » a examiné 66 banques privées et 26 banques de détail de 2018 à 2020. Les grandes banques désignent des banques ayant un volume de ventes >= 50 milliards CHF. Pour les banques moyennes, ce volume est compris entre 5 et 50 milliards CHF et pour les petites banques, il est <= 5 milliards CHF.  

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