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D’une crise l’autre

03.09.2022 - 10:30
Par Boris Sakowitsch, Editeur de market magazine

Depuis quelques années, il faut bien admettre que les crises semblent se multiplier : crise financière, crise sanitaire, crise environnementale, crise des exilés, crise de la démocratie, crise du capitalisme, sans parler aujourd’hui de la crise migratoire sans précédent qu’engendre la guerre en Ukraine.

Une banalisation du mot qui tend à provoquer de la lassitude et de la colère, chaque crise neutralisant d’autres enjeux sociétaux concomitants : une bonne raison d’échouer à prendre en compte la complexité de ces mêmes enjeux, le tout ayant pour conséquence de favoriser des réponses politiques toujours prises dans l’urgence et a fortiori sans efficacité. Pire, dans une société qui offre déjà beaucoup trop d’objets à croire et pas assez de crédibilité, cette normalisation n’amplifierait-elle pas notre incapacité à faire confiance et à nous reconnaître « dans ce monde-ci », nous qui sommes devenus habitués à miser et à nous reposer sur des principes automatiques ?


Alors la crise ne deviendrait-elle pas une nouvelle normalité, au risque de ne susciter de réponses que dans l’urgence, là où justement, nous devrions adopter des approches collectives, structurelles et continues ? En effet, à force de vouloir chercher individuellement des solutions définitives, nous ne «trouvons» plus rien. Dès lors le progrès n’est pas de donner une solution à tout, ni d’acheter trois fois plus cher un pot de moutarde sur amazon en pleine période de pénurie.

Les idées doivent recouvrer leur charge virale, et redevenir contagieuses : car un nouveau paradigme a d’autant plus de chances de s’imposer qu’il ne fait pas mine de tout résoudre dans la précipitation, mais qu’il propose au contraire à d’autres chercheurs des énigmes passionnantes auxquelles « se confronter ». Il semblerait qu’en matière d’écologie les choses soient justement en train de changer, et que ce «nouvel ordre des valeurs » qui semble s’introduire un peu partout ait bien compris que le progrès véritable a toujours une vocation sociale. 

L’occasion de constater avec bonheur que ce ne sont finalement pas les valeurs qui manquent, mais des croyances ancrées dans le possible et le praticable.




 

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