L’Union Européenne a mis en place ces dernières années un cadre réglemen- taire couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur de l’investissement responsable. D’une grande complexité, la stabilisation de ce nouvel arsenal réglementaire prendra du temps. Ainsi, le manque d’information encore disponible sur les ca- ractéristiques ESG des instruments financiers, la volatilité dans l’affectation des fonds aux différentes catégories (Art. 6/8/9), et la difficulté à appréhender l’im- brication des différents référentiels (voire une certaine liberté d’interprétation), plongent les parties prenantes dans un certain désarroi, qui incite nombre de banquiers privés et de clients à botter en touche plutôt qu’à adopter un dispositif que peu maîtrisent encore pleinement.
Consciente de cet enjeu, la Suisse a proposé l’été dernier une approche plus li- bérale dans ses « Directives pour les prestataires de services financiers (...) », qui laisse aux institutions financières la liberté du choix de l’approche (qui peut être celle européenne). Or, on sent sur la place financière suisse un début de conver- gence vers la réglementation UE.
Ces récentes évolutions réglementaires constituent une avancée majeure, met- tant obligatoirement au cœur des discussions entre conseillers et clients un sujet qui n’était par le passé que rarement abordé. Paradoxalement pourtant, notre res- ponsabilité pour les années à venir sera de rendre compréhensible et surtout at- tractif un sujet dont la complexité pourrait avoir l’effet inverse de celui escompté en éloignant certains investisseurs. Notre défi consistera à remettre un peu de la passion des débuts dans un thème devenu éminemment technique.
