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Entreprises suisses en plein essor, nouveaux risques à l'horizon

11.11.2021 - 10:00
Selon l'enquête de Deloitte auprès des CFO, l'économie suisse continue sa course mais l'évaluation des risques change considérablement. Actuellement, 60% des entreprises ont retrouvé leur chiffre d'affaires d'avant la crise ou l'ont dépassé.

Pour les douze prochains mois, 83% des CFO d'entreprises en Suisse jugent les perspectives économiques positives et 72% s'attendent à une augmentation du chiffre d'affaires de leur entreprise. En même temps, les goulots d'étranglement des livraisons, la pénurie de spécialistes qualifiés, la pression sur les prix et la menace d'inflation pèsent sur les perspectives. Davantage de CFO s'attendent à une baisse des marges par rapport aux six derniers mois. Pour les entreprises, ce n'est donc pas le moment de s'octroyer une pause post-coronavirus; elles doivent tenir le rythme élevé de l'innovation.

La grande majorité (83%) des CFO suisses sont d'accord : l'économie suisse continuera de croître au cours des douze prochains mois. Il s'agit de la troisième valeur la plus élevée depuis la première enquête menée par Deloitte auprès des CFO en 2009. Seuls 4% des CFO interrogés s'attendent à un ralentissement.

« L'économie suisse a temporairement beaucoup souffert. Grâce à des interventions ciblées de l'État et à une structure globale robuste et étendue, la Suisse sortira de la pandémie globalement plus forte et plus rapidement que de nombreux autres pays de l'OCDE », a déclaré Reto Savoia, CEO de Deloitte Suisse. « C'est une très bonne nouvelle, à condition que ni les politiques ni les entreprises ne se reposent sur leurs lauriers, mais réagissent de manière cohérente à la nouvelle situation de risque. »

Les perspectives des entreprises sont majoritairement très positives

Les 114 CFO interrogés supposent que leurs indicateurs de performance clés progresseront au cours des douze prochains mois; ceci s'applique aux effectifs, aux chiffres d'affaires et aux investissements. 79% des directrices financières et directeurs financiers interrogé-e-s s'attendent à une croissance du chiffre d'affaires au cours des douze prochains mois tandis qu'ils et elles ne sont que 7% à prévoir une baisse. Plus de la moitié des CFO (53%) prévoient que le personnel qui sera embauché au cours des douze prochains mois sera plus nombreux que celui qui quittera l'entreprise. Selon les CFO, les dépenses destinées au marketing, aux événements et aux voyages d'affaires devraient particulièrement augmenter. Ce n'est qu'à propos de l'évolution des marges que la proportion de CFO optimistes a diminué.

Au moment de l'enquête, en septembre 2021, 60% des CFO – soit presque deux fois plus qu'en mars (34%) – ont déclaré que leur chiffre d'affaires est revenu au niveau d'avant la crise ou a été dépassé. Il y a un an, ils étaient 18%. « De nombreuses entreprises ont finalement surmonté la crise et reçoivent de nouveau suffisamment de commandes. Cependant, elles sont souvent incapables de les honorer pleinement car elles manquent de matériel et de personnel. En conséquence, la pression sur les marges augmente », explique Jean-François Lagassé, Responsable du secteur des services financiers chez Deloitte Suisse.

Problèmes de livraison et pénurie de spécialistes qualifiés

« Les risques pour les entreprises ont évolué en six mois comme jamais auparavant », explique Jean-François Lagassé (voir graphique). Pour la première fois, les CFO citent l'ensemble de leurs activités liées au flux de matériaux et d'informations, soit de l'achat à la livraison, comme étant le plus grand risque commercial.
Les chaînes d'approvisionnement complexes et fortement mondialisées n'étaient préparées ni à une pandémie mondiale ni à la forte croissance actuelle de la demande. « Cependant, d'autres crises peuvent se reproduire, avec des incidences sur le commerce mondial semblables à celles engendrées par la pandémie de coronavirus. Avec un ratio de commerce extérieur deux fois supérieur à la moyenne de l'OCDE, il est particulièrement important pour la Suisse de disposer de chaînes d'approvisionnement stables et durables. Les politiques doivent donc continuer d'aller dans le sens de la simplification et de la numérisation du système douanier et de sécuriser le libre-échange en concluant des accords. Les entreprises doivent commercialiser leurs produits et services et gérer leurs fournisseurs plus activement, et faire avancer la numérisation des chaînes d'approvisionnement », poursuit Jean-François Lagassé.

La productivité doit progresser encore plus

Outre les préoccupations générales concernant la chaîne d'approvisionnement, la hausse des prix des matières premières et le manque de capacités de transport, la pénurie de spécialistes qualifiés est redevenue un problème majeur. « Les problèmes liés aux chaînes d'approvisionnement et aux spécialistes qualifiés, ainsi que la pression sur les marges et la hausse de l'inflation, créent un dangereux cocktail de risques qu'il pourrait être difficile de maîtriser», explique Jean-François Lagassé.

La pénurie de spécialistes qualifiés a gagné 15 places dans l'évaluation des risques des CFO. Pour les entreprises ayant des plans de croissance ambitieux, il est donc essentiel que les collaborateurs clés restent dans l'entreprise. « Les entreprises ont besoin que le recrutement des meilleurs talents internationaux soit facilité, car les processus d'approbation sont longs et compliqués, et les diplômés universitaires étrangers qui réussissent sont nombreux à quitter le pays. Les entreprises doivent également continuer d'investir dans les nouvelles technologies, comme beaucoup l'ont fait avec succès pendant la pandémie. Cela aussi devrait enfin aider à relancer la productivité, et à le faire de manière durable », conclut le CEO de Deloitte Reto Savoia.

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