Page d'accueil du site Navigation principale Début du contenu principal Plan du site Rechercher sur le site

"Fantasio" d'Offenbach à l'Opéra des Nations du 3 au 20 novembre 2017

09.10.2017 - 17:37
Une œuvre nouvelle au répertoire, un jeune chef d’orchestre et un metteur en scène aussi juvénile qu’expérimenté : Fantasio apporte au Grand Théâtre de Genève un vent nouveau à l’Opéra des Nations, du 3 au 20 novembre 2017.

L'œuvre 

L’opéra comique Fantasio de Jacques Offenbach suit le parcours d’un véritable jeu de pistes. Tirée d’un ouvrage d’Alfred de Musset (1834), l’œuvre a été reprise par son frère Paul comme livret de l’opéra du même nom. La création en 1872 à l’Opéra Comique, au lendemain de la défaite française à Sedan, est un échec, l’argument pacifiste passant mal après la chute du Second Empire par la Prusse. Il est remonté un siècle et demi plus tard, en 2017 à l’Opéra Comique, en co-production avec le Grand Théâtre de Genève et plusieurs scènes européennes. Fidèle à sa volonté artistique, la scène genevoise continue donc d’entrer de nouvelles œuvres au répertoire, comme Der Vampyr de Heinrich Marschner, Il Giasone de Francesco Cavalli, Figaro Gets a Divorce d’Elena Langer, Ascanio de Camille Saint-Saëns ou encore King Arthur de Henry Purcell. L’argument en quelques mots : Fantasio, jeune étudiant, parvient à remplacer le bouffon du roi de Bavière récemment décédé. Amoureux de sa fille la princesse Elsbeth, le saltimbanque tentera de la convaincre de suivre son cœur au détriment de sa raison, qui la pousse vers le prince de Mantoue.

La musique 

Riche en clins d’œil à Wagner (moqueur) et Berlioz (dont il tire la riche instrumentation), Offenbach déploie dans Fantasio une partition entre gaieté, mélancolie et désillusion. La partition brûle dans un incendie au théâtre ; l’œuvre reste oubliée pendant un siècle et demi. Absent du célèbre dictionnaire Kobbé « Tout l’opéra », il sera reconstitué par Jean-Christophe Keck et édité chez Opera Rara. En 1872, le rôle-titre est créé par Célestine Galli-Marié, tout comme le rôle de Carmen.

À Genève, le jeune chef d’orchestre Gergely Madaras, né en 1984, donnera corps aux couleurs de la partition. Formé à Budapest (académie Franz-Liszt) et Vienne, il suit les Masterclasses de Colin Davis, Mariss Jansons, Pierre Boulez et Simon Rattle. En 2013, il est nommé directeur musical de l’Orchestre Dijon-Bourgogne. Sur scène, Katija Dragojevic prendra les traits du rôle-titre, amoureux de la princesse Elsbeth (Melody Louledjian, membre de la troupe des Jeunes solistes), fille du roi de Bavière joué par Boris Grappe. Le prétendant prince de Mantoue est incarné par Pierre Doyen, Marinoni par Loïc Félix, Flamel par Héloïse Mas, Spark par Philippe Estèphe, Hartmann par Fabrice Farina, Facio par Fernando Cuellar et Bruno Bayeux campera les rôles du Garde suisse, du Tailleur et de Rutten.

La production 

En co-production avec l’Opéra Comique de Paris, le Grand Théâtre de Genève a le plaisir d’inviter pour la première fois Thomas Jolly, metteur en scène venu du théâtre. À 36 ans, l’artiste a déjà marqué le paysage théâtral, avec notamment Henri VI en Avignon (Molière de la mise en scène) et Richard III à l’Odéon. Né à Rouen, passé par Rennes et les cours de Stanislas Nordey, Thomas Jolly se revendique comme un « enfant du théâtre public ». Il finit par « monter à Paris », où il fit ses débuts dans l’art lyrique avec Eliogabalo de Francesco Cavalli à l’Opéra Garnier en automne 2016, avec un familier du public romand, Leonardo García Alarcón. Revendiquant un art scénique « populaire et exigeant », Thomas Jolly se met au service du texte et de la partition. Fantasio d’après Thomas Jolly ? « Une œuvre claire, lisible et joyeuse, qui célèbre la paix et le vivre ensemble. » De cet opéra, sa mise en scène « rappelle Tim Burton » selon Télérama, alors que Libération y voit un « bouffon d’air pur », « tout en délicatesse » pour reprendre les mots du Figaro. Accompagné d’Alexandre Dain (collaboration artistique), Thomas Jolly offre un jeu délicat, sur les masses avec les artifices du théâtre et sa magie. Les décors aux allures métallisées sont signés Thibaut Fack, les costumes Sylvette Dequest et les lumières en clair-obscur Antoine Travert.

 

 

SBM Logo