Du 23 juin au 18 septembre 2016, le Château de Penthes – Musée des Suisses dans le Monde accueille un hôte mondialement connu : Rembrandt. Une centaine de gravures du maître de Leyde, issue de la collection privée de Jaap Mulders, sera présentée au coeur de la Genève internationale, dans les salles du Château de Penthes.

DES GRAVURES RÉVÉLANT PLEINEMENT LE TALENT DE REMBRANDT…

Portraits et autoportraits, épisodes bibliques et historiques ou scènes de rue peuplées de mendiants révèlent tout le talent de Rembrandt dans la captation des mouvements, le contraste des ombres ou l’authenticité des personnages et de leurs expressions. Car si Rembrandt est connu pour ses peintures, il était aussi un graveur très actif. Dans les faits, il a sûrement passé autant de temps à graver les 300 plaques – et à imprimer 20, 50 et jusqu’à 75 estampes de chacune sur toute sorte de papier – qu’il n’en a passé à réaliser les 350 peintures qui lui ont déjà été attribuées. Pour Rembrandt, comme pour d’autres peintres du XVIIe siècle, il était tout à
fait légitime de verser dans l’art graphique. Des siècles avant l’avènement de la photographie, des musées et du tourisme, la gravure était l’unique moyen de toucher un public large, aux quatre coins de l’Europe. Après tout, la peinture était une production unique, exposée dans des maisons privées, réservée à l’admiration et au
plaisir de la famille et des amis du propriétaire dont elle faisait la fierté. C’est ainsi que les gravures de Rembrandt furent, jusqu’au début du XXe siècle, mieux connues que ses peintures. Au moment de l’édition du premier catalogue de ses toiles, plus d’une dizaine d’ouvrages traitant de ses estampes avaient vu le jour.
C’est seulement récemment que la beauté et la maîtrise des oeuvres graphiques furent réévaluées par les amateurs d’art. De la même manière que se développa l’intérêt pour la photographie en noir et blanc.

…DANS LE CADRE D’UNE EXPOSITION INTERACTIVE ORCHESTRÉE EN 2 ÉTAPES…

Les Pays-Bas et la Confédération, et notamment Genève, ont une longue histoire de relations réciproques, intellectuelles, politiques, militaires, religieuses et commerciales. C’est dans ce contexte de relations internationales que l’exposition Rembrandt se retrouve à Genève.

L’exposition a été construite sur deux niveaux:

La première partie, réalisée par Alain-Jacques Tornare, docteur en histoire et auteur notamment de La Révolution française pour les Nuls, est une illustration des liens qui unissent les cantons suisses et les Provinces-Unies, a priori si éloignés l’un de l’autre. Pays de montagnes d’un côté, plat pays de l’autre, Suisse et Pays-Bas ont une proximité plus grande qu’on ne l’imagine et présentent bien des similitudes : une
origine germanique qui assume sa différence, une dimension comparable, le goût de la démocratie qu’elle soit alpestre ou commerçante, plusieurs dénominations possibles du pays, une lutte constante pour l’indépendance, l’adoption pour un temps de la neutralité, la diversité des fromages, et une émigration significative. Des personnages aussi connus que Érasme de Rotterdam, Belle de Charrière, ou la reine Juliana,
citoyenne de Genève, sont les représentants de ce chassé-croisé sur plusieurs siècles.

Le deuxième étage de l’exposition présente les gravures de Rembrandt, dans une scénographie signée Werner Jeker et Camille Verdier. Le concept de cette exposition est de l’ordre de l’esthétique, il amène le visiteur à l’admiration des oeuvres du maître de Leyde, classées par thématique, afin de se rendre compte à la fois de
la diversité des sujets, et des différentes techniques utilisées par Rembrandt pour réaliser les gravures.
Une application sur tablette, développée spécialement pour l’exposition, proposera une visite interactive afin de découvrir les techniques de réalisation dans les moindres détails, sous la conduite audio-visuelle de M. Jaap Mulders.

…EN L’HONNEUR DE LA PRÉSIDENCE NÉERLANDAISE DE L’UNION EUROPÉENNE.

L’ouverture de l’exposition marque le point d’orgue des célébrations autour de la présidence néerlandaise de l’Union européenne et s’inscrit dans une série d’événements entre Bruxelles et Genève organisée par le Ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas. L’exposition clôture six mois de conférences proposées par la Mission permanente des Pays-Bas auprès de l’ONU et des organisations internationales à Genève et qui revenaient sur la contribution de « maîtres » hollandais dans les domaines politiques, culturels et économiques contemporains, comparée à celle des maîtres de la peinture de l’Âge d’Or hollandais du XVIIe siècle.

« En 2016, les Pays-Bas siégeront à la présidence de l’Union européenne. Nous saisissons ainsi l’opportunité de présenter à Genève, et en collaboration avec le Musée des Suisses dans le Monde, une collection unique de gravures par Rembrandt van Rijn. Bien que le maître hollandais ne demande pas plus de présentation, son oeuvre graphique pourrait vous ouvrir des perspectives inattendues sur la vie européenne de l’époque : colorée, bien qu’en noir et blanc. »

Roderick van Schreven, Ambassadeur, Représentant permanent du Royaume des Pays-Bas auprès de l’ONU et des organisations internationales.