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Terre des hommes et les entreprises genevoises

10.10.2022 - 10:00
Si la pandémie a testé la résilience de nombreux modèles d’affaires, ceux d’entre eux – nombreux en Suisse et particulièrement à Genève – qui se développent grâce à la philanthropie ont particulièrement souffert.

Certains des plus beaux symboles internationaux helvétiques ont vu leurs produits diminuer avec les chiffres d’affaires de leurs donateurs, mais n’ont également pas pu bénéficier des produits de leurs actions publiques, comme la Marche de l’espoir s’agissant de Terre des hommes Suisse. C’était sans compter sur la capacité de se réinventer de ces entités pour lesquelles l’argent n’a jamais été facile, dont les collaborateurs sont mus par des convictions qui parfois déplacent les montagnes ; et qui peuvent compter sur un réseau développé en bonne intelligence sur des années.

Réunir autour d’une cause ou d’une idée bienfaitrice implique tout d’abord… de réunir. Des bals aux dîners de gala en faveur d’œuvres ou de situations à risque par le monde, l’on a réduit les inégalités, scolarisé des enfants et préservé des espèces menacées. Comment dès lors, lorsque l’on est Terre des hommes Suisse, pouvoir ne fût-ce que maintenir les projets en cours, alors que la pandémie interdit de se rassembler ? L’enjeu, ici, n’est pas la fermeture d’une chaîne de production ou d’une filiale, c’est le retour de milliers d’enfants dans les conditions de vie dont on a tout fait pour les extraire. Le résultat a beau être inacceptable, rares sont celles et ceux d’entre nous qui ont été confrontés à pareille équation. Pour Terre des hommes Suisse, il y a eu des moments de doute, des tentatives, une main tendue et une opportunité saisie.

Le doute, nous sommes nombreux à pouvoir l’appréhender : d’abord la Covid fige nos mondes, puis nos rentrées salariales et chiffres d’affaires baissent, et nos idées manquent. J’ignore quel pourcentage de la population a douté de son avenir, de la pérennité de son emploi ou de celle de son entreprise, mais il doit être circonstanciel et je crois qu’en cela, nous avons peut-être développé une empathie sociétale. Mais pour Terre des hommes Suisse, à la clé il y a un sourire candide, un livre et un professeur à financer. Alors les équipes sortent dans la rue et tentent de lever des fonds en racontant leur histoire.

C’est là que la main tendue est unique. Pour Terre des hommes Suisse, ce fut celle de Patrick Odier, et avec lui la fondation Lombard Odier. Diriger, penser, financer et monter des projets, Patrick Odier sait le faire, et Terre des hommes Suisse de rebondir sur cette opportunité. S’entame alors une réflexion qui repense le donateur : de la famille vers l’entreprise. La marche de l’espoir des entreprises est en passe de naître.

Enfin, l’opportunité. L’immense complexité de ces organisations qui changent des vies par leurs actions, c’est qu’elles ne peuvent pas communiquer sur la nécessité de leur démarche. Dire ce qu’il advient des enfants si le programme de scolarisation que Terre des hommes Suisse finance au Mali s’arrête revient à donner mauvaise conscience au donateur, à le repousser dans ses retranchements et à le braquer. Le temps des communications qui retournent le cœur est révolu, d’autant plus qu’à l’époque des réseaux sociaux, il faut être positif… Ce positif, cet espoir, ce moyen de « marketer » sa recherche de fonds, c’est la RSE (responsabilité sociale de l’entreprise) qui l’a fourni. Car de nos jours l’humain se repense, revoit son modèle économique et ses valeurs. La RSE, c’est la transcription de ce phénomène au sein des organisations, qui, bien plus qu’avant, se soucient de développer le bien-être au travail et la cohésion de leurs équipes. Au titre de la RSE, les entreprises vont nettoyer des plages entre collègues et, maintenant, marcher ou courir pour financer des programmes en faveur d’enfants défavorisés. « Nous souhaitons encourager les acteurs économiques à agir avec ambition pour une société plus solidaire et plus juste », commente Patrick Odier. Et de fait : courir entre collègues pour une cause qui dépasse nos urgences personnelles, cela fédère ; cela permet de prendre du recul ; et, pour une entreprise, cela permet d’investir sur ses collaborateurs et donc elle-même, tout en finançant des programmes au Pérou, en Inde ou à Haïti.

La formule est simple : les entreprises parrainent leurs collaborateurs qui sont invités à marcher, courir, nager ou faire du vélo pour les droits de l’enfant. Pour son cru 2022 (du 16 octobre au 20 novembre à Genève), le Secrétaire général de Terre des hommes Suisse, Christophe Roduit, espère mobiliser plus de 50 entreprises : « la Marche de l’espoir est la plus grande action de solidarité en faveur des enfants en Suisse. Nous rassemblons les entreprises du tissu économique genevois, pour que les employé-e-s puissent aussi faire valoir leur solidarité, sachant que l’intégralité des dons des entreprises sera directement destinée à nos projets », commente Christophe Roduit.

Pour Christophe Barman, Head of Corporate Governance chez Loyco
, c’est une occasion de s’impliquer pour les entreprises, dont beaucoup recherchent tant des causes à défendre que des façons de fédérer leurs équipes et d’apporter du sens à leur travail. Dès lors, « courir devient une façon de faire investir son employeur dans une cause qui nous tient à cœur » commente Christophe Barman.


La Marche de l’espoir des entreprises (terredeshommessuisse.ch) se tiendra du 16 octobre au 20 novembre 2022 à Genève. 

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