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Coronavirus : toujours des craintes pour l’emploi

10.06.2020 - 12:21
Chômage partiel, perte d’emploi, baisse de revenu : pour de nombreuses personnes en Suisse, juin ne laisse rien présager de bon en ce qui concerne leur situation financière. Plus de 17 % des personnes interrogées tablent sur une dégradation par rapport au mois de mai. Tels sont les résultats d’une enquête représentative de comparis.ch. Le mot d’ordre : économiser davantage et consommer moins. « Plus que jamais, l’économie locale a besoin de relancer ses ventes pour sortir de la crise. Les craintes pour l’avenir pèsent lourdement sur la volonté de consommer », déclare Michael Kuhn, expert Consumer Finance chez Comparis.

Les portes de nombreux restaurants et magasins sont à nouveaux ouvertes, la vie dans l’espace public se normalise de plus en plus. Et pourtant, les effets de la pandémie continuent à se faire sentir sur la situation financière des Suissesses et des Suisses. Près d’une personne sur cinq s’attend à ce que sa situation financière personnelle se détériore en juin par rapport au mois précédent, et qu’elle soit donc « plutôt moins bonne » voire « beaucoup moins bonne qu’en mai ». Par ailleurs, plus de 68 % ne comptent sur aucune évolution majeure de leur situation. Tels sont les résultats d’une enquête représentative de comparis.ch. 

La tendance à la baisse enregistrée depuis le début de la pandémie de coronavirus en mars se confirme puisque dans les enquêtes réalisées en mars et en avril, les sondés étaient déjà 28 % et 25,2 % respectivement à s’attendre à une dégradation de leur pouvoir d’achat pour le mois à venir. En décembre 2019, c’est-à-dire avant la pandémie de coronavirus, ils n’étaient que 13 %, la part la plus faible observée au cours des quatre dernières années.

De mauvaises perspectives professionnelles sont la raison la plus fréquemment indiquée pour justifier ce pessimisme : 17,6 % citent la perte d’emploi, la leur ou celle de leur partenaire, comme l’un des motifs expliquant ces prévisions négatives. Un point de vue qui n’était partagé que par 12,9 % et 13,4 % des sondés au cours des mois précédents. Près d’un tiers des personnes interrogées continuent à penser que la situation s’obscurcira encore en juin en raison de leur mise au chômage partiel, ou de celle de leur partenaire (contre 34,2 % en mars et 36,8 % en avril).

Malgré une baisse des craintes liées au coronavirus, l’heure reste aux économies

L’inquiétude persistante, conjuguée à une baisse des revenus, se manifeste dans la modification des comportements observée pendant la crise du coronavirus. En effet, 37,5 % des personnes interrogées souhaitent économiser davantage et consommer moins, un chiffre qui s’élevait à près de 45 % au cours des mois précédents. À 39,8 %, la proportion des personnes indiquant vouloir renoncer à des achats importants tels que voiture ou mobilier est globalement stable par rapport aux mois de mars et d’avril. Quant aux Suissesses et Suisses qui n’entendent pas modifier leur comportement, ils sont 21,9 % et donc nettement plus nombreux que durant les mois précédents puisqu’on n’en recensait que 24 % environ.

« Actuellement, le principe consiste à préserver ce dont on dispose et à renoncer aux dépenses n'ayant aucun caractère de nécessité ou à les repousser », observe M. Kuhn, expert Consumer Finance chez Comparis. Et cela, bien que 22,4 % des sondés répondent désormais par « Non » à la question « La crise du coronavirus vous préoccupe-t-elle ? » – bien plus qu’au cours des mois précédents (10,5 % en avril et 16,5 % en mai). Dans cette lignée, la part des « Oui » (« Oui » ou « Un peu ») a baissé elle aussi, passant de 88 % en mars à 76,1 % en mai. Les préoccupations sont les plus marquées en Romandie, avec 32,9 % de « Oui » contre seulement 15,8 % de « Non ».

Les placements en actions sont le fait des jeunes et des gros salaires

La part des personnes qui souhaitent investir plus fortement en fonds et en actions stagne autour de 7 % depuis plusieurs mois. On relèvera toutefois que 10,5 % des 18–35 ans envisagent d’utiliser cette forme de placement, soit environ deux fois plus que dans la catégorie des 36 ans et plus. La situation sur le plan des revenus influence aussi la volonté d’investir : 14,2 % des ménages disposant d’un revenu mensuel brut supérieur à 8000 francs envisagent d’acheter des titres, alors que les ménages dont le revenu est inférieur à 4000 francs par mois ne sont que 1,1 % dans ce cas.

« Cet écart de revenus reflète les possibilités de profiter du marché boursier », constate M. Kuhn. « Avant que la situation économique ne se stabilise de manière durable et entame une amélioration notoire, seule une minorité de Suissesses et de Suisses renforceront leurs positions en valeurs. Et ce, bien que sur des périodes longues, le marché boursier permette d’obtenir de meilleurs rendements qu’avec d’autres formes de placement, indépendamment des montants investis. »

Méthode

Enquête représentative réalisée par l'institut de sondage et d’études de marché innofact pour le compte de comparis.ch auprès d’un échantillon de 1031 personnes issues de toutes les régions de Suisse. Le sondage a eu lieu en mai 2020

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