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La rémunération directe des entreprises du SLI inférieure au niveau européen

06.10.2017 - 10:28
La rémunération médiane versée l’an dernier aux PDG des 100 plus grandes entreprises européennes se situait à 5,4 mios d’euros, ce qui représente environ 6% de moins qu’en 2015. Par rapport à la médiane européenne, les top managers suisses ont touché les rémunérations directes les plus élevées, suivis par la Grande-Bretagne et l’Espagne, comme le révèle l’étude « CEO pay landscape in the Eurotop 100 » menée par Willis Towers Watson.

Dans son étude « CEO pay landscape in the Eurotop 100 », Willis Towers Watson analyse chaque année les rémunérations directes des PDG des 100 plus grandes entreprises européennes. Elle s’intéresse en outre aux entreprises suisses du SLI et aux facteurs influençant la rémunération directe de leur PDG. Les résultats sont résumés ci-dessous:

  • La rémunération médiane des PDG des entreprises suisses du SLI a enregistré une hausse de 12% par rapport à l’année dernière. 

  • Ils sont ainsi devancés d’environ 18% par leurs homologues des entreprises leaders européennes en termes de rémunération directe.

  • L’influence de la directive européenne sur les droits des actionnaires est relativement faible en Suisse.

  • Les conseillers en matière de procuration (proxy advisors) ont moins d’influence en Suisse que dans d’autres pays européens.


Les rémunérations fixes ont légèrement progressé, mais les bonus ont plongé
« Le salaire de base ainsi que le montant des rémunérations variables octroyées aux CEO des entreprises leaders européennes à long terme sont restés stables, alors que les bonus versés en 2016 ont fortement diminué. Cette évolution s’explique en partie par la baisse des résultats opérationnels, mais également par l’évolution naturelle des effectifs », explique Olaf Lang, Managing Director chez Willis Towers Watson. Le bonus médian versé à l’échelle européenne pour 2016 a été d’environ 126% du salaire fixe (contre 144% l’année précédente).

Parmi les 100 entreprises leaders en Europe, onze sont établies en Suisse et trois d’entre elles figurent dans le top 5 européen concernant la capitalisation boursière. En comparaison européenne, les rémunérations directes les plus élevées ont été versées aux PDG suisses (médiane à 10,29 mios d’euros), suivi par la Grande-Bretagne avec une médiane à 7,44 mios d’euros et l’Espagne à 5,63 mios d’euros. Alors que les PDG des entreprises suisses de l’Eurotop 100 s’installent tout en haut de la hiérarchie salariale, la médiane des PDG des entreprises du SLI évaluées accuse un retard de 18% par rapport au niveau européen, équivalent à environ 4,4 mios d’euros.

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Comparaison des rémunérations directes versées en 2016 par pays

 

Le PDG d‘UBS numéro trois en Europe
La palme de la plus haute rémunération directe de l‘Eurotop 100 revient à Rakesh Kapoor, PDG du fabricant de biens de consommation britannique Reckitt Benckiser, avec 14,4 mios d’euros. Derrière lui suit le PDG du groupe médiatique britannique WPP (13,3 mios d’euros), puis celui du groupe suisse UBS (12,3 mios d’euros). 
Les rémunérations directes médianes les plus élevées ont été recensées dans les branches suivantes : les top managers du secteur pharmaceutique figurent en haut du podium (rémunération médiane globale de 7,7 mios d’euros), suivis par les PDG des fabricants de biens de consommation (7,3 mios d’euros) et du secteur énergétique (5,6 mios d’euros).

Proportionnellement, les salaires de base suisses sont les plus modestes
Parmi les PDG des entreprises de l’Eurotop, les Suisses sont ceux qui affichent les rémunérations fixes les moins élevées avec 25% de la rémunération totale. « Le montant des rémunérations globales directes les plus élevées est corrélé avec les rémunérations de base les plus faibles rencontrées en Suisse et en Grande-Bretagne. Les top managers ont moins de garanties, mais, en contrepartie, ont plus de chances d’atteindre un salaire élevé grâce à la grande proportion d’éléments variables », décrypte Olaf Lang. 
En règle générale, les rémunérations globales directes élevées comportent au moins deux tiers d’éléments variables. Les plans de rémunération à long terme (LTI) sont particulièrement répandus chez les PDG britanniques (46%), tandis que les pays scandinaves privilégient la rémunération fixe (59%). Il n’est pas rare que les PDG utilisent leur propre argent pour participer à un plan LTI.
De nombreuses entreprises leaders en Europe pratiquent un versement différé des bonus, à l’image de ce qui se fait en Suisse. Ces éléments de rémunération contribuent également à la conception d’une rémunération durable.

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Composition des rémunérations directes en 2016

La directive européenne sur les droits des actionnaires ne change pratiquement rien
Tandis qu’un vent nouveau souffle dans l’UE en matière d’information et de concertation des actionnaires concernant la rémunération des conseils d’administration depuis l’introduction de la directive sur les droits des actionnaires (SRD), on pense que cette directive, qui devra être mise en œuvre d’ici à juin 2019, aura peu d’impact en Suisse. « Nous conseillons néanmoins aux entreprises suisses de s’y préparer en se penchant suffisamment tôt sur les nouvelles exigences et passant en revue leur pratique en vigueur », précise Annu Walth, Senior Consultant chez Willis Towers Watson. 
L’étude ne s’est pas seulement intéressée à la rémunération globale directe, mais aussi à la participation des actionnaires aux décisions relatives à la rémunération et à l’influence des conseillers en procuration (proxy advisors). Tandis que dans d’autres pays, les actionnaires votent de manière engageante sur la politique de rémunération ou même sur les rémunérations individuelles à octroyer, le vote annuel en Suisse porte sur la rémunération globale de la direction. Les votes au sujet du rapport sur les rémunérations sont facultatifs et non engageants.

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