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Lilipass ou la billetterie réinventée

13.11.2017 - 21:56
C’est un succès populaire et économique 100% genevois. Le système de billetterie Lilipass est parvenu à s’imposer sur le marché en l’espace de quelques mois. Son système anti-marché noir y est certainement pour beaucoup. Entretien avec Sébastien Courage, le fondateur de Lilipass.

Market: Lilipass est une plateforme de billetterie d’un nouveau genre, comment cette idée est-elle née?

Sébastien Courage: Le monde d’aujourd’hui va très vite et le marché de la billetterie n’est plus forcément adapté aux besoins actuels. Que cela soit pour les petits promoteurs ou pour les gros acteurs. Avec notre solution, n’importe qui peut commercialiser des billets très rapidement sans formation, de façon ludique tout en conservant la sécurité dans les transactions. Ayant moi-même organisé plus de 2000 événements j’ai pensé avec raison qu’une solution adaptée à mes besoins pourrait convenir aux autres.

C’est une première mondiale?

Le concept de la billetterie n’est pas une première mondiale. Toutefois, nous offrons deux exclusivités qui ne sont proposées par aucun concurrent. La première intéresse fortement le marché européen. Elle permet aux promoteurs d’encaisser directement l’argent sur leur compte sans transiter par Lilipass. Ce service n’est offert qu’aux promoteurs confirmés. Et bien sûr, la deuxième innovation c’est l’Anti Black Market System dont les médias ont beaucoup parlé.

Quel est le fonctionnement de ce mécanisme anti-marché noir?

L'Anti Black Market System permet aux organisateurs qui proposent des spectacles dont la demande est plus forte que l’offre de mettre aux enchères les billets de façon dégressive. Les gens payent ainsi leurs billets aux juste prix. Ce système permet d’éviter le marché noir en laissant des places disponibles tant que l’offre n’est pas satisfaite au prix maximum. Ce système intéresse principalement les marchés anglo-saxons pour l’instant. Nous sommes persuadés qu’à terme ce système deviendra incontournable. Le marché noir de billets de spectacles dépasse les 2 milliards de francs. Ces sommes échappent à l’industrie et aux artistes. L’Anti Black Market System permet à l’industrie et aux artistes de bénéficier de l’intégralité des revenus de leur travail en toute légalité. 

Vos marges sont aussi moins importantes qu’une plateforme traditionnelle, comment parvenez-vous à être moins cher?

Nous travaillons sur le volume. Lilipass est une plate-forme sur laquelle l’utilisateur gère lui-même tous les paramètres de sa billetterie sans aucune intervention de notre part. Nous pouvons donc accueillir plusieurs dizaines de milliers d’événements sans intervention humaine. Ce qui n’exclut pas un service après-vente de proximité. Ainsi nous parvenons à offrir des prix jusqu’à cinq fois moins cher que les billetteries traditionnelles ce qui représente déjà des sommes astronomiques! Lilipass peut même se permettre d'être gratuit pour les événements gratuits. 

Le marché de la billetterie évolue, c’est la fin des monopoles?

Les grosses billetteries sont pour la plupart détenues par des groupes de presse car elle représente désormais un moyen de survie pour une industrie en grande difficulté. Nous avons d’ailleurs été approchés par deux groupes de presse qui cherche à détenir une billetterie pour rester concurrentiel. Détenir une billetterie pour un groupe de presse permet de tenir des clients avec des commissions très élevées en échange de couverture médiatique. Nous faisons le choix d’utiliser les réseaux sociaux et d’aider nos clients à promouvoir leurs événements avec 10 fois moins de budget qu’auparavant pour le même résultat.

Comment se porte le secteur de l’événementiel en Suisse?

Avec plus de 500 festivals et une grande diversité d’acteurs culturels, la Suisse reste incontournable même si elle représente un petit marché.

Vous avez réussi à lever de nombreux fonds pour lancer votre projet, cela signifie que les investisseurs existent dans notre pays, contrairement à certaines idées reçues?

Les fonds récoltés sont uniquement privés. Nous ne comptons plus sur les banques ou sur les fondations étatiques qui malheureusement ne jouent pas leurs rôles. Vu l’engouement sur le produit après six mois, nous avons déjà eu plusieurs propositions concrètes d’investisseurs. Toutefois, vu la croissance inespérée du produit, nous ne sommes ouvert qu'à une participation de 2 millions contre 10 % de notre capital afin d’accélérer notre croissance de manière significative. Le profil de l’investisseur est également décisif. 

Quelles sont les évolutions à venir de Lilipass, un développement mondial?

Le développement est continu et un grand nombre de nouveautés sont prévues sur les cinq prochaines années. La première année sert de test à fin de s’assurer de l’autonomie complète de la plate-forme et de peaufiner la simplicité d'utilisation à travers les retours clients. Avec seulement 300 francs de publicité dépensés en février, nous avons déjà plus de 500 clients. Nous commencerons une campagne massive lorsque le service après-vente n’aura plus aucun téléphone. Cet objectif est pour 2018 avec notre présence sur les salons aux États-Unis.

Après avoir dirigé le MOA Club, vous êtes actuellement à la tête du Village du Soir. Parallèlement, vous lancez Lilipass, quel est votre prochain projet?

Lancer deux sociétés de front a été extrêmement prenant. Le Village du Soir, après seulement une année, est reconnu comme le premier lieu culturel de Suisse Romande avec plus de 300'000 visiteurs. Il emploie jusqu'à 80 personnes et organise plus de 400 performances artistiques annuellement. Heureusement, je peux compter sur une équipe très compétente qui travaille en autonomie dans une ambiance géniale. Ma force et mes pilliers, c’est mon équipe. Beaucoup collaborent avec moi depuis plus d'une décennie. Lilipass emploie quant à elle 5 collaborateurs et nous cherchons du monde. J'ai également en création une agence événementielle et de communication qui louera des lieux éphémères pour de l’événementiel privé. Nous commencerons nos activités en 2018 avec en exclusivité une halle événementielle de 2000 m2 à Genève. Sans aucune publicité, le calendrier est déjà rempli à plus de 30%. Les acteurs incontournables de la région ainsi que les multinationales montrent un intérêt marqué pour ce lieu qui manque cruellement à Genève, c'est donc encourageant. Donc je vais déjà me concentrer à accompagner mes collaborateurs pour développer les nombreux projets que nous avons au sein de ces trois entreprises fantastiques, c'est déjà très bien. 

D’où vous vient cette âme d’entrepreneur?

Mes parents étaient deux entrepreneurs. Dès tout petit, j'ai participé aux entreprises familiales. J'ai ensuite beaucoup étudié, pas forcément toujours de façon conventionnelle. J'ai beaucoup voyagé, observé et analysé. J'ai donné beaucoup à l'associatif.  J'ai mélangé le tout et en est sorti le cocktail que je suis aujourd'hui. J'aime la philosophie, l'art, les gens et cela se sent dans mes projets. Je fais ce que j'aime et j'aime avoir mon destin entre mes mains. Après tout, tu as la vie que tu te fais… 

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