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L’inflation et le coronavirus inquiètent la population suisse

06.01.2022 - 10:00
Tout comme fin 2020, les Suissesses et les Suisses voient arriver la nouvelle année avec pessimisme – c’est ce que montrent les résultats d’une enquête représentative de comparis.ch.

Quatre personnes sur cinq se font du souci en raison du coronavirus, tandis que l’augmentation des prix inquiète 81 % des personnes interrogées. En outre, 16 % pensent que leur situation financière va se dégrader en 2022. « Les variants du coronavirus, les nouvelles mesures de lutte contre la pandémie et les prix à la hausse déstabilisent beaucoup de gens », explique Michael Kuhn, expert Consumer Finance chez Comparis.

Le coronavirus continue de peser sur le moral économique. Telles sont les conclusions d’une enquête représentative réalisée par comparis.ch, le comparateur sur Internet. Quatre personnes sur cinq confient être un peu voire très inquiètes en raison du coronavirus. C’est autant qu’il y a un an. En revanche, la part des personnes très inquiètes uniquement a augmenté de manière significative, passant de 31 % à 36 %.

La persistance de la hausse des prix est une autre source de préoccupations pour les Suissesses et les Suisses : la menace d’inflation cause un peu voire beaucoup de souci à 81 % d’entre eux. Les foyers disposant d’un revenu brut inférieur ou égal à 4000 francs craignent particulièrement les répercussions négatives sur leurs finances. Les personnes de cette catégorie de revenus sont en effet bien plus nombreuses à s’inquiéter (45 %) que les personnes au revenu compris entre 4000 et 8000 francs (34 %) ou supérieur à 8000 francs (28 %).

Une personne sur trois est confrontée à des difficultés financières  

Malgré tout, plus d’un·e adulte sur quatre (27 %) – légèrement plus que l’année dernière (25 %) – espère une amélioration de sa situation financière en 2022. La proportion des personnes qui ne s’attendent à aucun changement reste stable à 58 %. En revanche, 16 % pensent que leur situation financière va se dégrader en cette nouvelle année.

Sur le plan financier, la situation reste compliquée pour un tiers des personnes interrogées. Comme c’est le cas depuis le début de la crise, plus d’un cinquième des adultes doit compter au franc près et se restreindre fortement pour pouvoir régler toutes les factures. Près de 4 % indiquent par ailleurs ne pas arriver à joindre les deux bouts. Les hommes sont plus souvent concernés que les femmes par ce manque de moyens (6 % contre 3 %).

L’augmentation des loyers et des taux hypothécaires source d’angoisse  

Les personnes interrogées sont bien plus nombreuses que par le passé à citer une augmentation du loyer/du montant des intérêts hypothécaires comme raison de leur pessimisme quant à leur situation financière. 15 % sont d’avis que ces coûts seront plus importants – c’est trois fois plus qu’en décembre 2020 (5 %). « On lutte généralement contre l’inflation avec des taux d’intérêt plus élevés, ce qui entraîne une hausse des loyers et des taux hypothécaires », commente Michael Kuhn, expert Consumer Finance chez Comparis.

55 % des adultes mentionnant une dégradation de leur situation financière citent comme raisons le chômage partiel, une perte d’emploi (du leur ou de celui de leur partenaire), une réduction du taux d’occupation (du leur ou de celui de leur partenaire) ou encore une perte de chiffre d’affaires (pour les travailleuses et travailleurs indépendants). Il y a un an, ils étaient 68 %. La baisse de ce pourcentage est due au nombre bien moins important de personnes touchées par la réduction de l’horaire de travail. À peine 9 % des personnes interrogées pensent qu’elles ou leurs partenaires seront au chômage partiel l’année prochaine. Fin 2020, ce chiffre était encore de 19 %.

Malgré la baisse des primes d’assurance maladie prévue dans de nombreux cantons, celles-ci causent toujours du souci. 37 % des participant·e·s à l’enquête qui s’attendent à une dégradation de leur situation financière indiquent que leurs primes vont être plus élevées (contre 39 % en 2020). « Selon moi, dans un contexte où de nombreuses caisses maladie ont baissé leurs primes pour 2022, ce chiffre de 37 % révèle le besoin de mieux s’informer sur le sujet. Quiconque doit payer davantage pour ses primes l’année prochaine aurait dû changer de caisse ou au moins de modèle d’assurance », précise Felix Schneuwly, expert Assurance maladie chez Comparis.

Les marchés boursiers et les investissements suscitent de l’espoir

Du côté des optimistes, le point « Mes/nos placements (p. ex. actions) vont (sans doute) prendre de la valeur » sort du lot : plus de 24 % s’attendent en effet à une appréciation de leurs placements, un chiffre sans précédent. Les autres raisons fréquemment citées d’une amélioration éventuelle de sa propre situation financière sont « Ma/mon partenaire ou moi allons commencer un emploi mieux rémunéré » (33 %) et « Ma/mon partenaire ou moi espérons une augmentation de salaire » (31 %).  

Les Suissesses et les Suisses ayant de l’argent à libre disposition choisissent de le mettre de côté (59 %), de voyager (34 %) ou d’investir (25 %). Cette dernière option atteint cette année sa valeur la plus élevée depuis 2019 (15 %). « Les taux d’intérêt bas et les craintes au sujet de l’inflation incitent toujours plus de personnes à investir leur argent dans des actions et des fonds et ainsi à tirer un meilleur profit de leur capital », analyse M. Kuhn.  

Répercussions du débat sur le climat : grande influence en Suisse italophone  

Le débat sur le climat n’a toujours que peu d’influence sur la consommation et les décisions financières de la population suisse. Depuis la première édition de cette enquête annuelle en 2019, environ 70 % des personnes interrogées déclarent que ce débat a un impact minime, voire nul, sur les choix qu’elles font. On constate néanmoins des différences dans les chiffres, par exemple entre les femmes et les hommes. Pour 26 % des femmes, le débat sur le climat a une grande influence. Ce chiffre est bien moins élevé chez les hommes puisqu’il n’est que de 21 %. À l’inverse, les hommes sont 24 % à affirmer que le sujet n’a absolument aucune influence sur leur consommation et leurs décisions financières, tandis que les femmes ne sont que 16 %.  

Si l’on compare les régions linguistiques, on constate que c’est en Suisse italophone que l’impact du débat sur le climat est le plus grand : plus de 36 % des personnes interrogées indiquent qu’il est important. Dans les régions francophone et germanophone, les chiffres sont respectivement de 22 % et 23 %.  

Lorsqu’on demande aux participant·e·s à l’enquête quelle sera l’influence concrète du débat climatique sur leurs choix de consommation et leurs décisions financières en 2022, 35 % répondent qu’ils achèteront moins de vêtements/d’accessoires. 34 % comptent acheter moins de viande ou de produits d’origine animale, et 20 % ne prendront aucune mesure.

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