L'économie malaisienne a enregistré une croissance impressionnante de 5,7% au premier semestre de 2017 contre environ 4% il y a un an, tandis que les exportations ont bondi de 21,3% au cours des neuf premiers mois de l'année. Mais responsables et experts restent encore préoccupés par les risques externes, et notamment le protectionnisme croissant dans certaines parties du monde.

« Dans un environnement où la croissance de l'économie mondiale et du commerce mondial se raffermissent, nous espérons que les dirigeants et décideurs politiques régionaux ne se laisseront pas aller à la complaisance, et que les efforts visant à renforcer la coopération et l'intégration régionales ne seront pas négligés », a déclaré Suhaimi Bin Ilias, économiste en chef à la banque malaisienne Maybank Investment Bank.

Il a souligné les risques, en particulier ceux résultant du protectionnisme et de l'unilatéralisme des États-Unis, conjugués à l'escalade des vents géopolitiques contraires, ainsi qu'aux problèmes structurels et à long terme concernant la démographie, l'égalité, l'inclusion, l'environnement et le changement climatique.

Le Sommet de l'APEC sera l'occasion pour les principales économies mondiales d'échanger leurs points de vue et de coordonner leurs politiques, et le monde va suivre de près la situation en Asie-Pacifique, qui est devenue le moteur de la croissance.

Selon Lee Heng Guie, membre du Centre de recherche sur l'économie sociale de Malaisie (SERC), sachant que les membres de l'APEC représentent une part importante du PIB et du commerce mondial, les meilleures perspectives de croissance économique de l'APEC, soutenues par l'expansion continue des industries manufacturières, des exportations et des investissements, sont une bonne chose pour l'économie mondiale.

M. Lee a par ailleurs souligné qu'il était « hautement indésirable » que les Etats-Unis fassent preuve d'une mentalité introvertie car cela sape l'économie mondiale, exhortant en conséquence l'APEC à rester attachée à la promotion de la libéralisation du commerce international et des investissements en Asie et dans le reste du monde. « Il vaut mieux des résultats rapides plutôt qu'une séance de parlotte sans aucun plan ni initiative de suivi », a-t-il déclaré.

De son côté, M. Suhaimi a dit espérer que les initiatives centrées sur la région pourront trouver un équilibre entre la croissance « quantitative » qui met l'accent sur l'augmentation du PIB et des revenus et la croissance « qualitative » qui favorise l'égalité, l'inclusion, la durabilité et la paix.

Du fait que le concept dit « L'Amérique d'abord » (« America first ») freine la plus grande économie du monde, beaucoup se tournent désormais de plus en plus vers la Chine, dont les dirigeants se sont engagés envers l'ouverture et la mondialisation.

« Avec des États-Unis qui se replient rapidement dans le protectionnisme et l'isolationnisme, nous attendons avec impatience le leadership de la Chine pour faire avancer le programme de libre-échange », a pour sa part déclaré Oh Ei Sun, conseiller spécial pour les affaires internationales de l'Institut asiatique de stratégie et de leadership.

Une Chine stable et prospère est une condition préalable au progrès et à la prospérité de la région Asie-Pacifique, a indiqué M. Oh, ajoutant que l'initiative « La ceinture et la route » relie déjà rapidement la Chine aux pays voisins, non seulement en termes de commerce et d'infrastructures, mais aussi de liens croissants entre peuples.

Proposée en 2013, l'initiative « La ceinture et la route » vise à construire des réseaux commerciaux et d'infrastructures reliant l'Asie à l'Europe et à l'Afrique sur et au-delà des anciennes routes de la soie. Elle comprend la Ceinture économique de la Route de la Soie et la Route de la Soie maritime du 21e siècle.