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La tendance est lancée : l’activisme et les technologies de rupture poussent les entreprises européennes à simplifier leurs opérations.

11.07.2018 - 15:24
Selon la Banque privée de J.P. Morgan, un phénomène particulier se produit actuellement en Europe : les entreprises sont de plus en plus nombreuses à vouloir simplifier leurs opérations.

Les fusions-acquisitions stratégiques augmentent depuis un an et demi, stimulées par la croissance des bénéfices, la confiance accrue des entreprises, des valorisations bien orientées, une volatilité historiquement faible et des conditions de financement favorables. Les liquidités étant abondantes, des entreprises de tous secteurs profitent du retour en force des fusions-acquisitions pour restructurer et simplifier leurs opérations. En vendant certains actifs non-stratégiques ou moins performants et en se recentrant sur leurs activités stratégiques, les entreprises peuvent dégager une valeur importante pour leurs actionnaires. Parallèlement, la reprise de la croissance des bénéfices et la hausse des multiples de valorisation peuvent également se combiner pour avoir un impact positif sur le cours des actions de la société mère. 

Davide Lombardo, Head of Investments chez Suisse, explique : « Les cessions d’actifs se sont multipliées en Europe au premier trimestre 2018, permettant notamment aux entreprises de relancer la croissance de leurs bénéfices ou améliorer la communication avec les investisseurs et analystes. Selon nous, compte tenu des technologies de rupture et de l’activisme actionnarial qui en sont les catalyseurs, cette tendance va se poursuivre et offre des opportunités d’investissement intéressantes dans de nombreux secteurs. »

L’impact des technologies de rupture et activisme actionnarial

La technologie avance à grands pas et la rupture touche tous les secteurs, affectant le mode opérationnel, commercial et les bénéfices des entreprises et creusant l’écart entre les plus prospères et les autres. Il est désormais crucial pour les chefs d’entreprise de recentrer leurs stratégies commerciales et de mettre fin à la complexité qui avait peu à peu envahi les portefeuilles d’activités ces dix dernières années.

En outre, les actionnaires ont repris goût à l’activisme ces douze derniers mois, et ce dans de nombreux secteurs à travers le monde. Les changements demandés visent pour la plupart à créer de la valeur financière, et la stratégie consiste souvent à trouver des acheteurs potentiels pour la société ou une partie de ses activités. Depuis peu, les actionnaires activistes s’attaquent également à des projets non financiers, cherchant, d’une part, à influencer la structure de gouvernance de la société concernée et, d’autre part, à améliorer ses pratiques en matière de respect de l’environnement et de responsabilité sociale. 

« Les grandes entreprises ne font plus peur aux activistes. L’an dernier, de nombreuses initiatives activistes ont impliqués des entreprises très connues comptant parmi les plus grandes capitalisations boursières, indique Lombardo. Même si les tactiques employées sont parfois hostiles, nous estimons néanmoins que la coopération commence à prendre le dessus, non seulement entre les activistes et les dirigeants mais aussi avec les autres actionnaires institutionnels. Plus courante aux États-Unis qu’en Europe, nous pensons que la tendance à l’activisme et à l’engagement va se poursuivre au sein des grandes entreprises européennes. »

Simplification de l’entreprise : une tendance valorisée par les marchés

Selon les analyses de J.P. Morgan, acheter une action le jour de l’annonce d’une cession importante, et la conserver pendant 6 mois, a généré une surperformance moyenne (par rapport à l’indice Stoxx600) de 2,4%.

En règle générale, le même investissement est encore plus intéressant si l’achat de l’action est réalisé encore plus en amont de cette annonce. Les investisseurs ayant détenu cette même action durant les douze mois précédant l’annonce, et qui l’ont conservée jusqu’à six mois après l’annonce de l’opération, auraient profité d’une surperformance de 14,6% par rapport à l’indice de référence européen sur la période de détention totale. En outre, les actions des entreprises au sein desquelles la simplification est importante dégagent souvent des performances supérieures à celles du reste du secteur.

« La simplification de l’entreprise va selon nous continuer d’alimenter la surperformance, pour deux raisons principales. Premièrement, si l’actif vendu freinait auparavant la croissance, le groupe simplifié peut bénéficier d'un rebond de la croissance organique de son chiffre d'affaires et/ou de ses bénéfices, ce qui passe rarement inaperçu aux yeux des marchés boursiers. Les entreprises dont la croissance réelle ou attendue augmente se négocient généralement selon des multiples de valorisation plus élevés, précise Lombardo. Deuxièmement, les structures complexes, telles que les sociétés holding et les conglomérats dont les activités sont sans rapport les unes avec les autres, peuvent resserrer l’écart entre ces activités disparates en se séparant de certains de leurs actifs. Ces opérations de « recentrage » peuvent permettre au reste du portefeuille d’être mieux compris et évalué par le marché. »

La simplification de l’entreprise : créateur de valeur

Nous constatons que cette tendance à la simplification se retrouve dans la quasi-totalité des secteurs européens, de l’hôtellerie à l’assurance en passant par le secteur pharmaceutique. À terme, les sociétés holding, les constructeurs automobiles européens, les grandes compagnies pétrolières et les moyennes entreprises offrent également des opportunités d’investissement dans toute l’Europe.

Lombardo conclut : « Au premier semestre 2018, nous avons vu la simplification des opérations prendre de plus en plus d’importance au sein des entreprises européennes. La restructuration de son portefeuille d’activités peut avoir un impact important sur la valeur de marché d’une entreprise et sur le cours de l’action, non seulement par rapport au secteur mais aussi par rapport à l’indice global des actions européennes. En outre, si la valeur de marché d’une société s’avérait inférieure à sa valeur intrinsèque, les actionnaires activistes présents en Europe pourraient pousser ses dirigeants à prendre les mesures nécessaires pour y remédier. Pour J.P. Morgan, la simplification des portefeuilles est un thème de surperformance durable. »

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